L'orage...

1 août 2008
Sur fond de: Apocalyptica - Betrayal/Forgiveness


En cet instant, il gronde et se déchaîne au-dehors...
Conséquence logique et humide de ces derniers jours de "beau temps" auxquels nous avons eu droit... Ces jours où la chaleur s'est faite pesante, oppressante, étouffante et accablante... Ces jours que je redoutais de vivre, encore plus que les autres à venir...
Il n'y a rien d'agréable dans le fait de passer ses journées dans un four que rien ne rafraîchit... Ce à quoi ressemble ma maison lorsqu'il fait trop chaud... Un Enfer des plus brûlants...
Ayant toujours préféré les Enfers Glacés, ce "beau temps" ne me réussit franchement pas...
Pourtant, il y a quelques mois à peine, l'idée d'avoir enfin une belle journée ensoleillée m'aurait beaucoup enthousiasmée... Mais, désormais, je trouve ça juste désolant, en plus d'être purement invivable...

Pour être tout à fait franche, j'aimais bien la grisaille de ces dernières semaines... Ce temps maussade (mais pas trop) qui régnait en maître incontesté par chez moi, avant cette horrible vague de chaleur...
La fraicheur de l'air, le vent, le ciel et ses nuages, le ciel et ses ténèbres... Un peu de pluie ici et là... Un peu de soleil quand même, mais juste ce qu'il fallait... Tout ça me plaisait assez...
Peut-être parce que, quelque part, cela donnait une certaine dimension réelle à mon petit Purgatoire...
Enfin, j'espère que ce "beau temps" se montrera plus clément et surtout respirable à l'avenir...

En d'autres temps (en temps normal), l'orage qui continue à tourmenter les cieux en ce moment, m'aurait poussée à me cacher sous ma couette en me bouchant les oreilles (j'ai toujours eu peur des orages nocturnes rolleyes )... Mais là, je l'attendais assez impatiemment, comme une sorte de délivrance...
Cette pluie battante, ces rafales de vent assez violentes, ces éclairs déchirants, ce tonnerre tonitruant, cette délicieuse odeur d'ozone, sans oublier cet apport d'air non-négligeable... Que demander de plus après avoir passé une journée à rechercher un petit coin frais où se réfugier (sans l'avoir trouvé bien sûr) ?
J'aurais bien une idée, mais ce sera sans doute dans une autre vie rolleyes ...

Cependant, cet orage m'a fait pensé à une sorte de petite nouvelle (qui n'en a jamais vraiment été une) que j'ai écrite, il y a 3 ans de ça, jour pour jour (une coïncidence ? Peut-être, oui...) et m'a donné l'envie de vous la proposer rolleyes ...
J'ai tenté ce soir, de donner à ce texte une forme plus correcte avec un vrai début, une vraie fin et d'y ajouter des détails ça et là... Mais ma plus s'est montrée particulièrement capricieuse et je ne suis pas arrivée au bout...
Alors, la voici, telle qu'elle était il y a 3 ans...
Je referai peut-être un nouvel essai de modification... Mais ce n'est pas pour tout de suite...
Cela dit, j'espère malgré tout que vous ne jugerez pas trop sévèrement ce pseudo petit récit qui n'en est pas vraiment un pour l'instant rolleyes ...


L'orage...

Comme toujours, elle se tient là. Recroquevillée dans un coin de ce qui lui sert de chambre. Tapie dans l’ombre, osant à peine respirer, à peine bouger de peur d’attirer l’attention sur elle.
Regardes-la et vois ce qu’elle est devenue !!! Tu n’oses pas ??? Qu’est-ce qui t’effraye tant que ça ??... Misérable… !!
Son corps brisé, son esprit anéanti… son cœur, son âme… Que lui reste-t-il ???... Rien…
Mais tu sembles si peu concerné et pourtant… Observes et vois ton œuvre !!! Regarde la bon sang !!! Elle n’est même plus capable de se tenir debout… Elle gît là sur ce sol dur et froid… Elle rampe telle une larve… Méritait-elle ce sort ??? … Peut-être…
Malgré tout tu aurais dû l’aider, ou du moins tenter quelque chose… Mais l’abandonner… Non! Elle ne l’a pas supporté et tu savais que cela se passerait ainsi…

Aujourd’hui, il est trop tard !!
Son regard, longtemps resté terne, vide de vie, n’exprimant que la désolation, les désillusions… s’est assombri !
Bientôt tu sauras… Il approche. Lentement mais sûrement. Il s’insinue en elle, vicieux et sournois, réveillant des forces qu’elle avait volontairement enfouies au plus profond de son être… « Pour le bien de tous » avait-elle dit… Tu ne lui as laissé aucune autre alternative… Vermine !!! Tu payeras… Toi et tout ceux de ton espèce !!! Elle mourra peut-être, mais pas seule…

En cette douce journée ensoleillée, une atmosphère lourde pèse sur le monde. Emprunte d’une profonde tristesse, elle fini par accabler les cœurs, même les plus heureux. L’air se charge d’humidité. Les cieux se couvrent, se voilent et petit à petit, se font plus menaçant que jamais. La brise légère qui soufflait au dehors il y a quelques heures de cela, a donné naissance à des vents d’une force inouïe… D’ici peu viendra la pluie… dévastatrice et meurtrière…

Au creux de sa main, brille une petite sphère en cristal qui diffuse à travers la pièce, une douce lumière bleue. Ses yeux, d’un noir de jais, la contemplent avec admiration. Elle tient là l’objet de sa vengeance, l’arme qui lui rendra justice… Ses traits, jusque là impassibles, se déforment dans un rictus machiavélique, symbole d’une joie malsaine, perverse, irréelle….
Il est là. Il n’attend plus qu’elle… De seconde en seconde la lumière se fait plus intense, plus froide. Encore quelques minutes…

Sa haine envers ce monde, ses habitants était à présent à son comble… Mue par cette force nouvelle et ô combien destructrice, elle se dirigea vers sa fenêtre, l’ouvrit et pendant un long moment se délecta du décor chaotique qu’elle pouvait apercevoir, de cette pluie violente et cruelle qui s’abattait ainsi, s’imprégna de l’ambiance trouble et ténébreuse qui régnait désormais…
«… et cela ne fait que commencer » dit-elle avec douceur. « Fuyez pauvre fous ! Fuyez tant que vous le pouvez. Barricadez-vous dans vos petites maisons… Cela ne changera rien au sort que je vous réserve… Vous auriez dû…Oui, vous auriez dû… » Poursuivit-elle…
Une larme d'ébène coula le long dans sa joue et, le regard dirigé vers les cieux tourmentés, elle se mit à hurler. Elle serra si fort la sphère de cristal qu’elle fini par la briser, libérant de cette façon toute l'énergie, toute la rage qu'elle contenait... Tous ces sentiments néfastes qu'elle avait pris soin d'y enfermer au fil des ans... Un éclair jaillit… Puis un autre et encore un autre… le tonnerre se fit entendre à son tour…
« Goûtez ma vengeance !!! Vous mourrez, tous autant que vous êtes, j’en fais le serment…» Cria-t-elle…

Quelques heures plus tard, l’orage se dissipa. Il ne restait plus rien…
Seule, elle avait fini par s’apaiser. La colère avait fait place à la tendresse, la haine à la douceur… Heureuse face à ce sordide et macabre paysage qui se dessinait devant elle, elle fini par se laisser tomber sur le sol. A bout de force, calme et sereine, elle s’allongea et, le sourire aux lèvres, ferma les yeux…

1 août 2005

Pauvre âme égarée dans la profondeur des ténébres, tu fais le mal et méprises ton prochain, ton âme est à jamais souillée par le crime.
Veux-tu gouter à la mort?

Extrait du manga: La Fille des Enfers





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